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Actualités – Plan régional : pousser la porte du commerce de demain

Aider les commerçants et artisans des cœurs de ville à se projeter dans l’avenir : telle est l’ambition du nouveau plan régional intitulé Commerce du futur ».

Christelle Morançais (Conseil régional), Johanne Dellieux (L’Atelier d’Elorianne) et Olivier Dardé (Plein Centre) ©Infojud.

On observe depuis quelques années
un changement des modes de consommation, il faut les prendre en compte et les accompagner en ayant une approche décomplexée », a lancé
Christelle Morançais en présentant
le plan « Commerce du futur ».
Élaboré avec les associations de commerçants, la Chambre de commerce et la Chambre de métiers des Pays de la Loire, ce plan devait être débattu les 17 et 18 octobre à l’Hôtel de Région.

Avec ces dispositions, les commerçants et artisans ligériens
sont invités à laisser de côté leurs préoccupations
quotidiennes pour se tourner vers les défis de demain. Avec, en filigrane pour le territoire, des enjeux décisifs. « Le commerce, c’est le poumon de l’attractivité de notre territoire », a ainsi martelé la présidente du Conseil
régional. Et de rappeler que les commerces de proximité
contribuent activement à la qualité de vie tant vantée
de la région. Sans oublier que ce secteur joue pour beaucoup dans l’équilibre des territoires. 

Un plan en trois parties

La Région soutient en fait financièrement les plans d’actions élaborés par les chambres consulaires régionales, CCI et CMA et qui prévoient de toucher au global plus de 600 entreprises. Ces dispositifs s’appuient sur trois leviers. D’abord, un soutien individuel, pour consolider la pérennité et la compétitivité des commerces. Ensuite, un accompagnement collectif destiné à « inciter nos artisans et commerçants à aller vers de nouveaux produits, services et modes de commercialisation ». Enfin, une enveloppe dédiée à des actions de communication afin de rendre visibles des dispositifs qui « ne sont souvent connus que de 10% des entreprises », regrette la présidente de la Région.

Un soutien collectif et individuel

Dans le détail, le plan d’actions proposé par la CCI Pays de la Loire vise à accompagner 300 entreprises ligériennes pour une enveloppe d’environ 300 000 €. Jean-François Gendron, président de la CCIR, évoque « la volonté d’agir à travers des actions concrètes » afin d’inciter les commerçants à « lever la tête du guidon » et à « trouver du temps pour penser à demain ». L’ambitiondu dispositif est d’agir à la fois sur la pérennité et la
compétitivité des entreprises, en leur proposant plusieurs
outils : diagnostic individuel, ateliers et « accompagnement
sur-mesure des commerçants et de leurs salariés », souligne Jean-François Gendron. Enfin, « le troisième étage de la fusée prévoit de créer un accélérateur ». Ce club viserait à faire émerger des pépites du commerce régional.

« C’est un travail cousu-main que l’on va devoir faire », relève de son côté Joël Fourny. Le président de la Chambre de métiers Pays de
la Loire a présenté un plan d’actions à destination de 320 entreprises, pour un budget de 96 500 €. Celui-ci comprend une sensibilisation des professionnels aux nouvelles tendances de consommation, un accompagnement à l’adaptation de leur offre, ainsi qu’une offre de formation aux techniques de commercialisation innovantes et digitales.

Toutes ces opérations seront présentées et détaillées auprès des commerçants et artisans dans les semaines qui viennent.

Nelly LAMBERT

TÉMOIGNAGE 

© Infojud.

« On perd beaucoup de temps dans la réflexion »
Choisie comme commerçante susceptible d’avoir recours à l’un des dispositifs du plan « Commerce du futur », Johanne Dellieux est la créatrice de L’Atelier d’Elorianne. Cette boutique-atelier, située dans le centre de Nantes, propose des textiles écoresponsables et personnalisés. « J’utilise le coton, une matière naturelle et je le choisis le plus possible biologique, dans un esprit de développement durable », explique-t-elle. Elle propose par exemple des chaussons pour enfant en double pointure afin d’aider ses clients à sortir de la consommation
à tout-va. Cette ancienne enseignante parisienne
se dit intéressée par les mesures proposées,
en particulier l’accompagnement personnalisé et le soutien à l’innovation, sur les volets digital et environnemental. De la conception à l’expédition des commandes en ligne, en passant par la confection des textiles personnalisés, Johanne Dellieux gère aujourd’hui tout de A à Z. Et se trouve freinée dans son développement. « J’atteins mes limites, constate-t-elle. Je ne peux pas produire davantage en restant seule et je ne peux plus satisfaire toutes les demandes de mes clients. » Elle voudrait abandonner le statut de micro-entreprise adopté il y a cinq ans pour celui de société. Cette étape lui permettrait notamment de s’associer, d’embaucher et d’envisager l’export. Sauf que « entre la Chambre de Métiers,
la CCI, les experts-comptables ou les avocats, on ne sait pas trop vers qui se tourner et on perd beaucoup
de temps dans la réflexion », regrette-t-elle.
De la même manière, Johanne Dellieux se dit
aujourd’hui bloquée dans ses projets d’innovation,
par manque de crédibilité auprès des banques.

 

 

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